Jung Platon
Quand le psychologue sort de la caverne
Chrystel Delaigue
20,00€
Alors que Platon érige le monde des Idées, sphère d’absolus intelligibles qu’il distingue de celle du monde sensible, Jung rappelle qu’il ne fait pas de métaphysique parce que doivent être premiers l’expérience, le terrain, le patient. Par la spécialisation des savoirs qui s’installera peu à peu avec la Renaissance, on n’aura de cesse de vouloir distinguer nettement philosophie et psychologie. Aussi peut-il sembler curieux, voire impertinent d’inviter le lecteur à franchir le pas de ce dialogue entre les deux auteurs. Pourtant, n’est-ce pas ce même Platon qui conduit le prisonnier de la caverne à en sortir puis à y redescendre, retrouvant ainsi le corps, la matière et l’ombre de ce lieu souterrain ? De la même façon, n’est-ce pas Jung qui retrouve avec érudition et ferveur les références platoniciennes et nous amène, cette fois, à nous extraire de cet antre primordial ? Plus largement, il peut sembler opportun, déterminant même de retrouver ce qui, dans le corpus jungien, s’inscrit dans le sillon de la pensée platonicienne, autant pour la poursuivre que pour s’en démarquer.
L'auteur
Chrystel Delaigue enseigne la philosophie dans le Jura, à Lons-le-Saulnier, et est actuellement doctorante en philosophie. Sa recherche porte sur Jung et la question du mal. Elle est également diplômée d’ethnologie et d’anthropologie et intervient dans le milieu carcéral.
Sommaire
INTRODUCTION p.9
PREMIÈRE PARTIE :
DU MYTHE AU DISCOURS DE LA RAISON, PLATON DIALECTICIEN DE L’ÂME p.19
I – De la nécessité de rendre justice aux dieux p.21
1 – Du parcours du mythe au déploiement de la raison p.22
a) Le mythe placé au coeur de la philosophie de Platon p.22
b) Le mythe comme imitation p.24
c) Le mythe comme mélange p.28
2 – Le rejet de la conception traditionnelle des mythes p.29
a) Par-delà Homère, par-delà Hésiode p.29
b) Le rejet des fabulations des poètes p.31
c) Les dieux sont fondamentalement bons p.35
3 – Ordo ab chao ou de la bipartition de ce qui est p.37
a) Du monde intelligible au monde sensible p.37
b) Et de l’âme au corps p.38
c) Comment parler à l’homme de lui-même ? … Lorsque l’imagination devient reine p.40
II – Le périple de l’âme p.43
1 – De l’univers au crâne et du crâne à l’âme p.43
a) L’univers est comme un crâne auquel on aurait retiré le reste du corps p.43
b) L’âme attelée p.44
2 – Le mythe, chemin de l’anamnèse et de la raison p.47
a) Le mythe, afin que se lèvent nos têtes p.48
b) Et que s’ouvre le chemin de la pensée p.51
c) Ménon et la réminiscence p.53
3 – Éros ou l’extase amoureuse, antichambre au mystère du Bien p.55
a) Naissance d’Éros philosophe et synthèse de qualités contradictoires p.55
b) L’extase amoureuse p.60
c) Le Bien dévoilé p.61
III – Lorsque de l’ombre à la lumière, le soleil inonde l’âme et la cité p.67
1 – De l’obscurité à l’éblouissement, la délivrance des chaînes p.67
a) La caverne, récit d’une ascension p.67
b) Le Bien, source de l’être p.71
2 – Afin que rayonne Athènes p.75
a) Comment régner ou de l’usage des mythes par le philosophe p.75
b) Face au menaçant destin d’Athènes, le mythe de l’Atlantide p.78
3 – Cheville ouvrière, le mythe est symbole p.83
a) La voie du salut p.83
b) Pièce manquante mais nécessaire de la philosophie p.85
c) Intuition du fondement p.85
DEUXIÈME PARTIE :
DU DISCOURS DE LA RAISON AU MYTHE, JUNG PSYCHOLOGUE DES PROFONDEURS
I – De la nécessité de rendre justice à l’âme p.93
1 – Parcours d’une vie, des figures rencontrées et occultes de l’enfance à celle du maître p.93
a) La première rencontre entre Jung et Freud p.94
b) L’ogre p.95
c) L’entrée dans le monde des ténèbres p.96
2 – Pomme de discorde, le mythe confirme le rejet de la conception freudienne de l’âme p.98
a) Du galvanomètre au mythe p.98
b) Germe d’une dissidence p.98
3 – Le périple de l’âme, de la libido à l’appetitus, de la phylogenèse aux archétypes p.102
a) La libido redéfinie fait entrer la psyché dans le mythe p.102
b) Les fantaisies de Miss Miller, réminiscence et phylogenèse p.107
c) Le mythe ou le retour du primordial p.111
d) Fonction vivante, le mythe dévoile des archétypes p.114
II – L’âme, faiseuse de dieux p.121
1 – Jung face à la métaphysique et au christianisme p.122
a) Le christianisme et le développement luciférien des sciences et des techniques p.122
b) Dieu, tout dehors p.125
2 – Les racines religieuses de l’âme p.127
a) L’âme, berceau de la théophanie p.127
b) De la nature paradoxale de l’âme p.130
3 – La voie du soi : union de l’ombre et de la lumière au sein du processus d’individuation p.133
a) Le soi, centre du processus d’individuation p.133
b) Le mandala, représentation symbolique et mythologique du soi p.139
c) L’ombre, l’animus, l’anima, ces figures qui peuplent l’âme et dont on fait des récits p.142
TROISIÈME PARTIE :
ESQUISSE D’UN DIALOGUE
I – Quelques passerelles menant d’Athènes au Burghözli p.151
1 – Repères dans la biographie de Carl Gustav Jung p.151
a) Du Daîmon de Socrate à Philémon p.152
b) De l’Idée platonicienne à Éros, conjunctio oppositorum p.155
2 – Le mythe, sauveur des âmes p.160
a) Réminiscence et cure psychanalytique p.160
b) Synchronicité et acausalité p.162
II – De l’Idée au terrain p.165
1 – Du philosophe au psychologue p.165
a) Achoppement de la raison devant le numineux. Illustration avec le Daîmon p.165
b) Jung, empiriste p.168
2 – Le mythe, athanor de l’âme p.174
a) Du sens de l’existence p.174
b) Le saut dans la matérialité ou ce que la philosophie platonicienne ne peut actualiser p.177
c) L’intégration, marqueur de l’opérativité de la raison p.178
d) Des effets politiques mais secondaires p.184
III – LE SOUPÇON DE LA RAISON p.191
CONCLUSION p.197
BIBLIOGRAPHIE p.203
Détails
ISBN :
978-2-9545096-8-6
Parution :
Mars 2016
Nbre pages : 213 pages